Pour celui qui a conduit la sélection nationale à la finale de la CAN de 1996 aux côtés de Kasperczak, le staff technique a bien préparé son match et a su lire le jeu de l’adversaire. Les joueurs ont été appliqués tactiquement. Il ne peut que les féliciter tout en insistant sur le fait de laisser les grands noms de côté et d’aligner les méritants… les plus performants face au Burkina Faso comme cela était le cas contre le Nigeria.
«D’abord, je ne peux que féliciter les membres de l’équipe nationale, staff technique et joueurs, pour avoir surmonté les conditions difficiles qui ont précédé le match du Nigeria, à commencer par les contaminations au covid qui ont touché entre autres le sélectionneur national en passant par le long voyage effectué jusqu’à Garoua. La délégation nationale a dû sacrifier une journée pour prendre l’avion et arriver à destination. Avec ce jour perdu pour faire le déplacement à Garoua, nos joueurs n’ont pas eu suffisamment de temps pour récupérer et décrasser comme il se doit. Cela ne les a pas empêchés de bien négocier le match. Un match qui a été bien entamé. D’ailleurs, ce qui nous a beaucoup aidés aux huitièmes de finale, c’est l’entame du match. Nos joueurs ont débuté la rencontre calmement, bien en place, ce qui reflète une réussite tactique. Nous avons joué en bloc compact que ce soit en défense, à l’entrejeu ou en attaque. L’organisation du jeu et l’animation offensive étaient bonnes. En phase défensive, nous avons joué en 4-5-1 et sommes passés en 3-3-4 en phase offensive avec une bonne couverture avec trois défenseurs et trois milieux. Egalement en défense, le staff technique a vu juste en alignant Rafia appuyé par Dräger. Les deux ont réussi à bloquer le couloir gauche nigérian très fort offensivement. C’est une bonne lecture du jeu de l’adversaire vu que le Nigeria a pris le dessus sur l’Egypte lors du match d’ouverture grâce à la force de son couloir gauche. Nous ne pouvons que féliciter nos joueurs pour leur bonne application et leur rigueur défensive. Et puis, nous avons joué calmement, ce qui fait d’ailleurs notre force. Nous avons réussi à poser le ballon et à faire le jeu. C’est pourquoi je tiens à féliciter le staff technique pour avoir bien préparé le match tactiquement et les joueurs pour s’être bien appliqués malgré les difficultés rencontrées avant le match. Des joueurs rigoureux animés par l’envie d’arracher la qualification, sans oublier le stratège, Youssef Msakni, qui a fait un grand match», a dit Ali Selmi.
« Faire jouer les méritants »
Pour ceux qui pensent que la victoire devant le Nigeria est un miracle, Ali Selmi répond : «Si certains pensent que la victoire de la Tunisie devant le Nigeria relève du miracle, pour moi, le football n’est pas une science exacte et cela me revient à l’esprit la victoire remportée en 1977 devant ce même adversaire à Lagos même, sur le score de 1-0. Une victoire qui a balisé la route pour le Mondial de l’Argentine. La sortie de l’Algérie dès le premier tour et la difficulté rencontrée par le Cameroun, grand favori du tournoi, qui a piétiné devant les Comores en disent long sur les imprévus du football en Afrique. En ce qui nous concerne, le Nigeria ne nous a pas posé le moindre problème.
Comme je l’ai déjà dit, nous avons un très bon groupe. Ce qui fait qu’une absence ou deux ne pèsent pas dans la balance. Avec un staff technique qui prépare bien son match comme il se doit et des joueurs disciplinés tactiquement, je dis tout simplement : chapeau bas ! ».
Et la prochaine confrontation face au Burkina Faso ? Notre interlocuteur poursuit : «Pour ce qui est de la prochaine sortie face au Burkina Faso, je tiens à dire en premier lieu qu’il ne faut prendre aucun adversaire à la légère. Rien qu’ à voir l’attitude des Comores face au Cameroun, il faut demeurer désormais sur ses gardes pour la suite du parcours dans ce tournoi. Quand on voit comment la Gambie avance à pas sûrs dans la compétition, on ne peut être que vigilant également. Le point fort du Burkina Faso réside dans son entrejeu. Pour cela, il faut opter pour le jeu direct et sur les côtés. Il ne faut pas rééditer la même approche adoptée contre le Nigeria en jouant derrière. Au contraire, il faut orienter le jeu vers l’offensive. Penser avant tout à attaquer, mais tout en circulant le moins possible le ballon étant que les Burkinabè créent le surnombre en milieu de terrain. Avec un moral au beau fixe étant que la dernière victoire nous a donné des ailes, nous aborderons ces quarts de finale avec un bon capital- confiance. Il y a tout juste une chose à laquelle le staff technique doit faire très attention : faire jouer les méritants, les plus performants comme il l’a fait aux huitièmes de finale. Il faut laisser les grands noms à côté. Ce n’est pas parce que Ali Maâloul, Wahbi Khazri ou Dylan Bronn sont de nouveau opérationnels qu’il faut absolument les titulariser».